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Pensées d’Héraclite
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On ne peut pas entrer une seconde fois dans le même fleuve, car c’est une autre eau qui vient à vous ; elle se dissipe et s’amasse de nouveau ; elle recherche et abandonne, elle s’approche et s’éloigne. Nous descendons et nous ne descendons pas dans ce fleuve, nous y sommes et nous n’y sommes pas. [2]
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Tout vient des contraires, en sorte que la même chose est bonne et mauvaise, vivante et morte ; elle veille et dort, elle est jeune et vieille tout à la fois. — Notre vie n’est pas une vie véritable, mais le vivre et le mourir sont tout à la fois et dans notre vie et dans notre mort. [3]
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L’universalité des choses n’est ni l’oeuvre des dieux, ni celle des hommes ; mais elle a été, et elle sera éternellement le feu vivant, s’embrasant et s’éteignant avec mesure. [4]
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Tout se convertit en feu et le feu se transforme en tout, comme l’or se change contre les marchandises, et les marchandises contre l’or. [5]
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Les transformations du feu ont d’abord lieu en eau, de l’eau en terre. [6] — Car telles sont les transformations du feu : d’abord, du feu vient la mer ; puis la moitié se convertit en terre, et la moitié en vapeur. [7] Et la mer se répand toujours de la même façon et au même rythme mesuré qu’autrefois, avant que la terre fût. [8]
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Les hommes sont des divinités mortelles, et les dieux des hommes immortels vivant de notre mort, mourant de notre vie. [9]
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L’esprit humain n’a aucune connaissance, mais Dieu seul connaît ; l’homme, dépourvu de sagesse, apprend autant de Dieu que le petit enfant apprend de l’homme. [10]
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L’harmonie du monde provient des forces contraires comme celle de la lyre et de l’arc. — Il gourmandait Homère d’avoir souhaité la fin de toutes les querelles des dieux et des hommes ; car s’il en était ainsi, tout périrait, parce qu’il n’y a pas d’harmonie sans haut et sans bas, sans aigu et sans grave ; et il n’y a rien de vivant sans mâle et sans femelle. [11] — Il y a comme une guerre et une lutte universelle, et tout est engendré et gouverné par la discorde. [12]
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Unis tout et pas tout, ce qui s’attire et ce qui se repousse, ce qui s’accorde et ce qui ne s’accorde point ; tire du général le particulier et le particulier du général. [13]
Les opinions sont des jouets d’enfants
Il ne faut pas agir et parler comme les enfants de nos parents. [14]