Thème: La recherche de la vérité

Thèse: La découverte de la vérité est complexe. Si il est indéniable que nous avons obtenu le résultat collective en matière de la vérité, l’individu n’en est pas moins pas assez outillé pour percevoir la vérité des phénomènes.

Problématique: Comment pourrions-nous atteindre la vérité si nous ne pouvons pas voir les choses comme elles sont ?

On ne peut découvrir la vérité qu’ensemble

La découverte de la vérité est tout à la fois difficile en un sens ; et, en un autre sens, elle est facile. Ce qui prouve cette double assertion, c’est que personne ne peut atteindre complètement le vrai et que personne non plus n’y échoue complètement, mais que chacun apporte quelque chose à l’explication de la nature. Individuellement, ou l’on n’y contribue en rien, ou l’on n’y contribue que pour peu de chose ; mais de tous les efforts réunis, il ne laisse pas que de sortir un résultat considérable.

La simplicité implicite de la vérité est illusoire. L’homme ne possède pas l’outil nécessaire pour saisir la vérité des phénomènes.

Si donc il nous est permis de dire ici, comme dans le proverbe : « Quel archer serait assez maladroit pour ne pas mettre sa flèche dans une porte ? » à ce point de vue, la recherche de la vérité n’offre point de difficulté sérieuse ; mais, d’autre part, ce qui atteste combien cette recherche est difficile, c’est l’impossibilité absolue où nous sommes, tout en connaissant un peu l’ensemble des choses, d’en connaître également bien le détail. Peut-être aussi, la difficulté se présentant sous deux faces, il se peut fort bien que la cause de notre embarras ne soit pas dans les choses elles-mêmes, mais qu’elle soit en nous. De même que les oiseaux de nuit n’ont pas les yeux faits pour supporter l’éclat du jour, de même l’intelligence de notre âme éprouve un pareil éblouissement devant les phénomènes qui sont par leur nature les plus splendides entre tous.

ARISTOTE, Métaphysique, IVe siècle av. J.-C

découverte – trouver accès à qqch, au-delà de l’apparence

vérité – ce qui existe, qui est identique avec notre jugement, indépendamment de notre perception

chez Aristote la vérité est à trouver dans le monde sensible

difficile – demande beaucoup d’efforts

facile - ce qu’on peut atteindre sans difficulté

prouver – justifier par le raisonnement, montrer la vérité avec des arguments et des preuves indiscutables

nature – les objets de la science naturelle et physique, ce qui nous entoure, pas au-delà

impossibilité absolue – indépassable

connaissance - état qui implique le savoir représenter des choses à l’aide du langage, que l’on y a accès à l’aide de nos sens et qu l’on a organisé l’information donnée par extérieure à l’aide de notre entendement (faculté de connaître)

détail – élément infime qui fait partie de l’autre chose/phénomène

ensemble – plusieurs choses réunies qui composent un phénomène

cause – raison, source, origine

embarras – confusion

choses - phénomène (physique, matériel)

l’intelligence – capacité humaine de construire les connaissances , de connaître le monde qui l’entoure, d’agir sur lui

âme – la forme du corps vivant (eidos), comme la vision est la forme de l’œil

forme – morphè = aspect d’une chose, aspect beau, plaisant

eidos = ce qui construit la vrai nature d’une chose, la réalité formelle (l’idée d’une chose)

la forme est dans le réel

Chez Aristote, la forme fait partie des « quatre causes », c’est-à-dire des raisons qui expliquent l’existence de quelque chose : ainsi, la forme n’est pas simplement la forme géométrique d’un objet, mais ce qui ordonne la matière dont est fait cet objet, et définit son essence et sa perfection. La forme est donc le principe d’unité de tout être et ce qui donne un sens à la matière. La forme (eîdos) s’identifie à la substance (ousia). Dans le cas du monde sensible, la forme est inséparable et dépendante de la matière, — c’est le concept aristotélicien de « forme dans la matière », en grec ἔνυλον εἶδος, / énylon eidos — sauf par abstraction intellectuelle et si on la considère comme détermination ontologique de la matière. Dans le sensible, on ne trouve qu’une matière informée ou une forme dans la matière. Ce concept est devenu chez Aristote un instrument de recherches empiriques pour tous les domaines de la nature, plantes et animaux2. Par contre, dans le domaine de la métaphysique, le principe suprême de l’organisation, cause première du mouvement, est une substance immatérielle, une forme séparée (χωριστός / khôristós) de toute matière.

« Ainsi, tous les êtres composés par l’union de la forme et de la matière, comme le camus ou le cercle d’airain, tous ces êtres-là se résolvent en leurs éléments, et la matière fait partie de ces éléments ; par contre, tous les êtres dans la composition desquels la matière n’entre pas, en d’autres termes les êtres immatériels, dont les énonciations sont énonciations de la forme seulement, ces êtres, ou bien ne se résolvent absolument pas en leurs éléments, ou bien, tout au moins, ne s’y résolvent pas de cette manière [elle est éternelle ou cesse d’exister] (Métaphysique, Z, 10, 1035 b 25, trad. J. Tricot, Vrin, t. I, p. 403). »