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Thème : Le travail
Thème : L’instrumentalisation du travail des États
Thèse : L’État dont le seul objectif est de s’en enrichir, glorifie le travail afin de contrôler les hommes car le travail empêche les citoyens de penser et donc de se révolter.
Problématique :
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Comment les citoyens pourraient-ils ne pas être complices de l’enrichissement des dirigeants de l’État en croyant à la valeur du travail glorifié par l’État ?
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Comment les citoyens pourraient-ils souhaiter travailler toujours plus et aller dans le sens des directives de l’État qui glorifie le travail, alors que l’État utilise le travail pour empêcher les citoyens de penser et de se révolter ?
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Comment les citoyens peuvent-ils continuer à être complice des volontés des États en travaillant sans relâche, alors que les dirigeants de ces États utilisent le travail pour empêcher les citoyens de se révolter afin de s’enrichir ?
La motivation cachée de ceux qui glorifient le travail est la peur de l’individu.
Dans la glorification du « travail », dans les infatigables discours sur la « bénédiction du travail », je vois la même arrière pensée que dans les louanges adressées aux actes impersonnels et utiles à tous: à savoir la peur de tout ce qui est individuel.
Le travail est la meilleure des polices. Il déshumanise l’homme car il consume sa raison, ses désirs et sa liberté
Au fond, ce qu’on sent aujourd’hui, à la vue du travail – on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin au soir -, qu’un tel travail constitue la meilleure des polices, qu’il tient chacun en bride et s’entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l’indépendance. Car il consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l’amour et à la haine, il présente constamment à la vue un but mesquin et assure des satisfactions faciles et régulières.
Dans la société qui valorise le travail la sécurité devient la valeur principale
Ainsi une société où l’on travaille dur en permanence aura davantage de sécurité : et l’on adore aujourd’hui la sécurité comme la divinité suprême.
Les travailleurs peuvent aussi constituer un danger pour l’état en tant qu’il est un individu
– Et puis ! épouvante ! Le « travailleur », justement, est devenu dangereux ! Le monde fourmille d’« individus dangereux » ! Et derrière eux, le danger des dangers – l’individuum!
Nietzsche interpelle le citoyen afin de le faire réagir sur sa complicité envers la société que ne cherche qu’à s’enrichir et produire.
(…) Etes-vous complices de la folie actuelle des nations qui ne pensent qu’à produire le plus possible et à s’enrichir le plus possible ?
Nietzsche ironise : il est en effet absurde d’accepter de se laisser déshumaniser par la nation pour servir son objectif ridicule et extérieure : la richesse et le profit.
Votre tâche serait de leur présenter l’addition négative : quelles énormes sommes de valeur intérieure sont gaspillées pour une fin aussi extérieure ! Mais qu’est devenue votre valeur intérieure si vous ne savez plus ce que c’est que respirer librement ? si vous n’avez même pas un minimum de maîtrise de vous-même ? »
Aurores (1881), Livre III, § 173 et § 206, trad. J. Hervier, Gallimard, 1970.
Travail – étymologie = torture, dans la christianité = rédemption (Adam et Eve), pêché originelle. Avec les commerce c’est toujours méprisé mais quand même demandé, à partir de 19 siècle redevient plus apprécié mais aliénant // Activité de l’homme appliquée à la production, à la création, à l’entretien de quelque chose
arrière pensée – motivation cachée
polices – entités qui contrôlent l’individu
entraver – empêcher
raison – faculté de penser
goût de l’indépendance – autonomie
consumer – bruler de l’intérieure
force nerveuse – stress
réflexion – art de penser
méditation – art d’écouter sa voix intérieure
rêverie – fantasmes
se soucis – prêter attention
l’amour – pulsion positive qui porte vers autrui
haine – pulsion négative contre qqn ou qqch
mesquin – petit, pas généreux, médiocre
sécurité – l’assurance de l’ordre, absence de chaos
individuum - Individu revendiquant son indépendance et sa valeur
folie – dérive, absence de bon sens
nation – l’État, ceux qui dirigent