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La dialectique du maître et de l’esclave chez Hegel
“Le maître se rapporte médiatement à la chose par l’intermédiaire de l’esclave ; l’esclave, comme conscience de soi en général, se comporte négativement à l’égard de la chose et la supprime ; mais elle est en même temps indépendante pour lui, il ne peut donc par son acte de nier venir à bout de la chose et l’anéantir ; l’esclave la transforme donc seulement par son travail. Inversement, par cette médiation, le rapport immédiat devient pour le maître la pure négation de cette même chose ou la jouissance ; ce qui n’est pas exécuté par le désir est exécuté par la jouissance du maître ; en finir avec la chose : l’assouvissement dans la jouissance. Cela n’est pas exécuté par le désir à cause de l’indépendance de la chose ; mais le maître, qui a interposé l’esclave entre la chose et lui, se relie ainsi seulement à la dépendance de la chose, et purement en jouit. Il abandonne le côté de l’indépendance de la chose à l’esclave, qui l’élabore.”
Hegel, La Phénoménologie de l’Esprit (1807).
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Maître - une entité reconnue. Le maître se rend étranger à son monde, qu’il ne reconnaît plus dans la reconnaissance qu’en fait l’esclave
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L’esclave - une entité reconnaissante. Cet esclave cesse d’être une entité autonome et devient quelque chose de chosifié par le maître. En raison de cette domination, le maître contraint l’esclave et le force à travailler pour lui. Ce travail n’est pas un processus créatif de l’esclave, mais une imposition qui fait de lui un objet de travail.
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Médiatement - la médiation selon son sens ordinaire réside dans l’action de servir d’intermédiaire entre deux êtres, deux termes. Sur le plan philosophique chez Hegel, la médiation correspond au moment dialectique où la prise en compte des contraires, selon l’art du dialogue, permet d’arriver à la synthèse, constituant un progrès. Sur un plan pédagogique, la médiation traduit le processus de formation de la personne par l’entremise d’un médiateur vecteur de liaison entre un sujet et un objet de connaissance.
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Chose - La simplicité de l’objet est médiatisée, car l’objet est universel (à base de négation). Le ceci est donc un non-vrai sursumé, déterminé par des propriétés.
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L’objet en tant qu’universel positif Les propriétés sont indifférentes les unes aux autres, elles se compénètrent dans la chose sans se toucher.
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L’objet en tant qu’universel négatif. Pourtant, les propriétés ne sont « déterminées » que dans la mesure où elles excluent leur négation auxquelles elles se rapportent. Ainsi, l’unité simple du medium n’est pas simplement un « aussi », mais aussi « unité excluante ».
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L’objet en tant qu’un tout. C’est dans ces moments pris ensemble que la chose semble achevée comme le vrai de la perception. Universalité passive indifférente, le « aussi » La négation comme simple, ou le un, l’acte d’exclure les propriétés opposées. L’universalité sensible, ou unité immédiate de l’être et du négatif, est la synthèse du un et de l’universalité pure. C’est la chose.
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Indépendant - Qui n’est en aucune façon lié à autre chose
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conscience – l’âme, qui ayant achevé sa négation de l’extériorité naturelle par l’intériorisation de celle-ci, se ni elle-même en extériorisant par rapport à sa forme, devenue présente à soi comme sujet
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en soi, pour soi, en soi et pour soi - La compréhension de ces expressions dérive de l’idée que l’Esprit est essentiellement processus. Ce qui se produit dans la réalité n’est que l’épanouissement de quelque chose qui était déjà virtuellement présent au départ. L’en soi est la réalité encore méconnue. L’enfant, par exemple, est homme en soi. II est un homme qui n’est pas encore accompli, qui doit le devenir. Néanmoins, il l’est déjà à titre de disposition. Il ne pourrait devenir un homme s’il ne l’était déjà en germe, en soi. L’en soi désigne donc un contenu réel, mais non révélé. Pour que ce contenu éclate au grand jour, il faut jeter un pont entre ce qui est purement virtuel et ce qui est pleinement réalisé. Ce pont, c’est le pour soi, le moment de la prise de conscience de soi. Il faut que l’homme connaisse sa vraie nature afin de pouvoir se l’approprier.
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Négativement - Au sens large, la négativité est la « source interne de toute activité, de tout mouvement spontané, vivant ou spirituel » (Logique, II). Pour Hegel, tout être porte en lui une puissance de négation qui l’amène à se « déchirer », et, par là même, le contraint à se dépasser. C’est en cela qu’il est vivant la contradiction est, en effet, la « racine de tout mouvement et de toute manifestation vitale ».