Thème: La nature sociable de l’homme Thèse: La nature de l’homme le prédispose à vivre en société parce qu’il n’est pas autosuffisant et il possède le langage qui le conditionne à se perfectionner. Problèmatique: Comment pourrions nous penser que la société politique est une construction naturelle tandis qu’elle semble s’inscrire dans la nature profonde de l’homme.

«Il est évident que l’homme est un animal politique plus que n’importe quelle abeille et que n’importe quel animal grégaire. Car, comme nous le disons, la nature ne fait rien en vain; or seul parmi les animaux l’homme a un langage. Certes la voix est le signe du douloureux et de l’agréable, aussi la rencontre-t-on chez les animaux; leur nature en effet est parvenue jusqu’au point d’éprouver la sensation du douloureux et de l’agréable et de se les signifier mutuellement. Mais le langage existe en vue de manifester l’utile et le nuisible, et par suite aussi le juste et l’injuste. Il n’y a en effet qu’une chose qui soit propre aux hommes par rapport aux animaux : le fait que seuls ils ont la perception du bien et du mal, du juste et de l’injuste et des autres notions de ce genre. Avoir de telles notions en commun, c’est ce qui fait une famille et une cité.

De plus une cité est par nature antérieure à une famille et à chacun de nous. Le tout, en effet, est nécessairement antérieur à la partie, car le corps entier une fois détruit, il n’y a plus ni main ni pied, sinon par homonymie, comme quand on parle d’une main de pierre, car toutes les choses se définissent par leur fonction et leur vertu, de sorte que quand elles ne les ont plus, il ne faut pas dire qu’elles sont les mêmes, mais qu’elles n’ont que le même nom. Que donc la cité soit à la fois par nature et antérieure à chacun de ses membres, c’est clair. S’il est vrai, en effet, que chacun pris séparément n’est pas autosuffisant, il sera dans la même situation que les autres parties vis-à-vis du tout, alors que celui qui n’est pas capable d’appartenir à une communauté ou qui n’en a pas besoin parce qu’il se suffit à lui-même n’est en rien une partie d’une cité, si bien que c’est soit une bête soit un dieu. C’est donc par nature qu’il y a chez les hommes une tendance vers une communauté de ce genre. »

• évident – se consoit aisement
• l’homme – être vivant doté d’une raison, d’une sensibilité et d’un langage et il vit en société
• animal – être vivant animé par les pulsion
• la nature – ce qui précède la culture, qui n’est pas transformé. Phusis (pousser, croître) – l’origine d’une chose et son développement
• un langage – un outil de communication, signifiant = signe, son, signifié = l’image dans la tête (réprésantation)
• une voix - les sons produits par quelqu’un ou quelque chose 
• utile -  sert à quelque chose, peut être avantageux 
• nuisible - qui cause du tort, qui fait du mal
• juste - l’individu est juste quand chacune des parties de son âme accomplit la tâche qui lui est propre
• bien (to agathon) – est ce dont la possession procure le bonheur, la fin ultime poursuivie par tout être humain (chez Aristote le bonheur est le bien suprême qui se suffit à lui-même)
• mal – négation du bien
• fonction - une activité ou une propriété qui définie l’existance ou le moyen d’utilisation
• vertu – (chez Platon) – l’excellence d’une fonction quel que soit le sujet de cette fonction, la perfection d’une activité
• âme - cause de mouvement vital chez les êtres vivants (tempérance, courage et sagesse)
• homonymie - la relation entre plusieurs formes linguistiques ayant le même signifiant, graphique ou phonique, et des signifiés entièrement différents
• famille – les êtres vivants liés génénitiquement ou qui habitent ensemble
• cité – système composée de plusieurs familles et organisée selon des lois.  La communauté achevée formée de plusieurs villages est une cité dès lors qu’elle a atteint le niveau de l’autarcie pour ainsi dire complète; s’étant constituée pour permettre de vivre, elle permet une fois qu’elle existe de mener une vie heureuse.  (Aristote)
• autosuffisant – qui peut satisfaire ses besoins tout seul
• nom – signifiant
• une bête – celui qui est plus proche à l’animal par nature
• un dieu – qui a surpassé la nature humaine
• tendance - prédisposition 
• communauté – ceux  qui vivent ensemble et ont des intérêts communs